J'ai donné ma langue aux chats !

 En l'honneur de mes trois amours Luna, Naya et Belle ...

De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux,  qu'un soir 
J'en fus embaumé,  pour l'avoir
Caressé une fois, rien qu'une. 

Luna 
C'est l'esprit familier du lieu 
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?

Naya
Quand mes yeux vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant
Se retournent docilement 
Et que je regarde en moi-même

Belle 
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles
Claires fanaux vivantes opales
Qui me contemplent fixement

Charles Baudelaire "Le Chat"



Elle jouait avec sa chatte
Et c'était merveille de voir
La main blanche et la blanche patte
S'ébattre Dans l'ombre du soir


Elle cachait la scélérate -
Sous ces mitaines de fil noir
Ses meurtriers ongles d'agates
Coupants et clairs comme un rasoir 



L'autre aussi faisait la sucrée
Et rentrait sa griffe acérée
Mais le diable n'y perdait rien
Et dans Le boudoir où sonore



Tintait son rire aérien
Brillaient quatre points de phosphore


Verlaine "Femme et chatte"